Salon de l’auto 2023 : taux sur les financement pas sexy et avantages constructeurs timides
- Derrnière mise à jour le 18/05/2023
Le Salon de l'auto arrive à grands pas et, avec lui, ses promotions tant attendues. Cependant, force est de constater que les conditions et avantages du Salon de l’auto 2023 sont pour le moins timides.

Deux types de promotions attendus
Normalement, à l’occasion du Salon de l’auto de Bruxelles, deux types de promotions arrivent sur le marché :
- Les banques proposent des taux plancher,
- Les constructeurs offrent des remises considérables.
Mais cette année, les promotions de ces deux acteurs semblent ne pas être au rendez-vous. En effet, la majorité des organismes bancaires ne proposent pas de taux rabotés pour cette 100ème édition du Salon de l’Auto. Une déception d’autant plus grande que les conditions d’emprunt sont d’ores et déjà sensiblement moins avantageuses qu’en janvier 2022.
Un produit hautement concurrentiel
Traditionnellement, le crédit auto est un produit hautement concurrentiel. Autrement dit un produit “d’appel” dans le jargon bancaire. Pour se démarquer, les acteurs doivent donc proposer les meilleures conditions. Et ce, quitte à devoir serrer les marges, car obtenir la signature d’un client pour un prêt auto leur permet de vendre de nombreux autres produits à ce dernier tels que ceux liés à l’assurance. Il est donc tout naturel que, lors du Salon de l’auto, la bataille entre les banques batte également son plein. À titre d’exemple, la banque BNP Paribas Fortis y réalise généralement 50 % de sa production de crédits à tempérament.
Une année pas comme les autres
Cela étant dit, 2023 est loin d'être une année habituelle. Vous n’avez d’ailleurs probablement pas vu la moindre affiche vantant des conditions Salon 2023 “hors du commun” dans votre journal ou sur les abribus. En outre, la majorité des gros acteurs de ce marché n’ont pas encore communiqué quelques informations sur le sujet. “Normalement, nous dévoilons nos conditions Salon à la mi-décembre. Et, étant donné que nous sommes leader du marché, les autres banques suivent ensuite. Cependant, cette année est compliquée et rien n’est encore décidé. Nous attendons la dernière minute" explique Marc Delforge, responsable des crédits auprès de la BNP Paribas Fortis.
Même situation auprès de Belfius qui précise qu’ils proposeront sans doute quelque chose mais que rien n’a encore été fixé. Il en va de même chez Crelan/Axa ainsi que chez KBC. “Nos prix actuels sont toujours d’application. Mais une modification est toujours possible au cours du Salon” explique cette dernière.
ING et Agenta : les uniques exceptions pour l’instant
À ce jour, seules les banques ING et Argenta ont déjà dévoilé des conditions quelque peu plus avantageuses pour une durée limitée :
BNP P. Fortis | KBC | Belfius | ING** | Crelan/Axa | Argenta*** | |
Véhicule “éco”* neuf | 3,25 % | 3,25 % | 3,44 % | 2,99 % | 3,27 % | 3,09 % |
Véhicule classique neuf | 3,45 % | 3,45 % | 3,59 % | 2,99 % | 3,47 % | 3,29 % |
* Véhicules électriques, hybrides, au gaz naturel ou à l'hydrogène ou jusqu’à 50 gr CO2/km
** Conditions Salon ING valables du 9 janvier au 16 février 2023
*** Conditions Salon Argenta valables du 2 au 31 janvier 2023
La fin des crédits à moins de 1 %
En réalité, bien que comparer les offres de crédit auto vale bien évidemment toujours la peine, il va toutefois falloir se rendre à l'évidence : le crédit auto presque gratuit, à moins de 1 %, n’est certainement plus d'actualité.
Bon à savoir : en 2022, le meilleur taux pour un crédit était de 0,59 % proposé par Beobank.
Des taux en hausse depuis début 2022
Les taux des prêts voitures sont à la hausse depuis le début de l'année 2022. À titre d’exemple, la BNP Paribas Fortis offrait un taux de 0,9 % pour un véhicule classique et de 0,6 % pour un véhicule écologique en janvier de l'année passée. Désormais, la banque affiche des taux d'intérêts qui sont respectivement de 3,45 % et 3,25 %. Et le même ordre de progression peut être constaté auprès des tous les principaux acteurs du marché.
Une hausse due à la politique anti-inflation de la BCE
Nous vivons donc la fin d’une ère qui a toutefois été présagée en raison de la nouvelle politique anti-inflation de la BCE (Banque Centrale Européenne). Avec une nouvelle augmentation des taux directeurs déjà annoncée pour février, il est en effet compliqué pour les organismes bancaires de brader leurs offres. En outre, le phénomène touche de manière générale toutes les solutions de crédits aux particuliers. “Les conditions offertes, au regard de l’inflation ainsi que d’autres types de prêts à la consommation, ne sont pas mauvaises” se justifient ainsi plusieurs acteurs.
Les délais de livraison aussi en cause
Un autre facteur a fini de convaincre les organismes bancaires dans leur politique de prix actuelle. Il s’agit des délais de livraisons à rallonge pour les véhicules neufs. Ainsi, chez BNP Paribas Fortis, les taux d’un contrat donné sont bloqués pendant 12 mois depuis 2022. Un engagement qui est donc très long, notamment lorsque l’on sait déjà que les taux augmenteront encore à intervalles réguliers.
Quant aux prêts pour véhicules écologiques, ils ne présentent pas non plus de conditions exceptionnelles. Bien qu’un taux préférentiel, autour de 0,2 % en moins, soit proposé partout, il s’agit avant tout de marketing. Un avantage peut toutefois être noté : pour un tel emprunt, la majorité des prêteurs permettent l’octroi d’un montant jusqu'à 120 % du prix du véhicule. Une solution qui peut ainsi permettre aux clients de financer des frais liés à leur achat tels que, par exemple, l'installation d’une borne de recharge chez eux.
Des réductions fortement diminuées du côté des constructeurs
En outre, il semblerait que les avantages proposés par les constructeurs soient également décevants. En effet, auprès de la majorité d’entre eux, le montant des remises s’est vu divisé par 2, voire parfois même plus.
Découvrez les conditions Salon de l’auto 2023 marque par marque !
Enfin, nous remarquons que la plupart des marques proposent et mettent désormais en avant leurs solutions de crédit. Ce qui nous amène à penser qu’il s’agirait pour elles d’une source de revenus plus sûre que la vente même de leurs véhicules.