Conseils en vue de se préparer pour son crédit hypothécaire
- Publié le 04/04/2022
- Derrnière mise à jour le 30/03/2023
(E) Nous retrouvons nos deux experts, Catherine & Michel !
(M) Bonjour Erwin, nous sommes ravis d’être à nouveau avec vous.
(C) Bonjour Erwin.
(E) Je rappelle que vous êtes tous deux formateurs dans le milieu financier depuis plus de 20 ans et que vous êtes là pour nous partager des conseils pour une meilleure préparation aux différents moments-clé d’une vie.
Alors aujourd’hui je crois que vous allez plus particulièrement vous adresser aux jeunes qui viennent de quitter le nid familial pour s’installer seul ou en couple, c’est bien ça ?
(C) Oui effectivement nous avons un message pour eux : « Si vous souhaitez un jour devenir propriétaire de votre foyer, c’est dès maintenant qu’il faut y penser ! ».
(M) En Belgique nous avons un des taux les plus élevés de personnes propriétaires de leur logement. Plus de 70 %! A titre de comparaison, selon Eurostat, la France est à 65 % et l’Allemagne est à peine à 50 %.
Il y a plusieurs raisons à cela mais je dirais que la principale est que le niveau de nos pensions n’est pas assez élevé pour pouvoir se permettre d’être encore locataire quand nous partons à la retraite.
(C) Cependant ces dernières années l’accès à la propriété est devenu de plus en plus compliqué. Depuis la crise des subprimes de 2008, les banques sont plus prudentes dans l’octroi de crédits hypothécaires.
Alors pour éviter des situations malheureuses où une personne doit renoncer à l’achat de la maison de ses rêves car elle se voit refuser un prêt, il est important de préparer son projet immobilier.
(E) Je comprends. Alors qu’est-ce qu’il faut prendre en compte afin de planifier correctement l’achat de sa maison ou de son appartement ?
(M) Et bien en plus du prix d’achat il faudra d’abord tenir compte des droits d’enregistrement. Ceux-ci représentent l’impôt perçu par l’État pour enregistrer le transfert de propriété. Les règles varient d’une région à l’autre mais on peut généralement parler d’un taux de 12,5 %.
A cela il faudra encore rajouter les honoraires du notaire qui sont dégressifs en fonction du prix d’achat. On parle en moyenne de 1 % du montant de l’achat.
Pour terminer, il faut aussi tenir compte des frais administratifs pour couvrir les frais de recherche effectuée par le notaire, entre 800 et 1.100 euros ; des frais de transcription hypothécaire de 230 euros. Des frais de dossier sont aussi comptabilisés, de l’ordre de 500 euros et éventuellement des frais d’expertise pourraient également être réclamés, on parle alors d’un montant de 250 euros.
Pour vous donner un exemple : pour une maison de 350.000 euros on parle de frais avoisinant quand même les 50.000 euros. Cela représente une belle somme ! Et puis généralement il faudra encore sans doute prévoir quelques travaux.
Sans parler que l’idéal est de ne pas devoir emprunter la totalité du prix d’achat. On parle de ‘quotité’, c’est-à-dire le rapport entre le montant du crédit et la valeur du bien. Une quotité de 80 % permet, entre autre, de bénéficier d’un taux plus avantageux.

En savoir plus sur les frais liés au crédit hypothécaire
(E) Ah oui effectivement tout le monde ne dispose pas de tels moyen. Qu’est-ce que vous pouvez dès lors proposer ?
(C) Et bien la solution est de s’y prendre suffisamment tôt. C’est pourquoi nous nous adressons plus particulièrement aux jeunes car s’il n’est jamais trop tard pour penser à devenir propriétaire il n’est jamais trop tôt non plus.
(M) Déjà, si on a la possibilité de rester un peu chez les parents quand on se lance dans la vie active, c’est bien de déjà commencer à mettre de l’argent de côté.
(C) Et ensuite quand on s’installe et qu’on a un loyer à payer, on essaie petit à petit d’épargner de plus en plus et ce pour deux raisons.
Tout d’abord parce que bien sûr cela permettra de continuer à se constituer les fonds propres nécessaires au payement de ces différents frais.
Mais aussi cela va permettre d’adapter son budget logement pour graduellement passer du montant du loyer au montant de la mensualité du crédit hypothécaire.
Je m’explique : prenons l’exemple d’un jeune, appelons-le Bruno, qui s’installe dans un appartement. Le loyer qui lui est demandé est de 550 euros par mois.
Bruno a comme projet d’acheter une maison d’ici disons 6-7 ans et ce avec sa petite amie Rachel. Reprenons le cas d’une maison de 350.000 euros pour laquelle il leur faudra donc minimum 50.000 euros pour payer les droits d’enregistrement et autres frais.
Pour un crédit hypothécaire de 350.000 euros, on n’est pas loin de 2.000 euros de remboursement mensuel pour le couple. Le budget logement de Bruno passerait donc de 550 euros à quasi 1.000 euros par mois.
Nous conseillons donc à Bruno d’épargner tous les mois. Pour commencer ce sera peut-être 50 euros et puis ensuite 100 euros et de plus en plus au fur et à mesure que ses revenus augmentent. L’idéal étant évidemment d’arriver finalement à 450 euros ainsi Bruno aura déjà l’habitude de consacrer 1.000 euros à son budget logement et ce ne sera pas un problème pour lui d’assumer la mensualité de son crédit. Et si Rachel fait la même chose, ils seront prêts pour leur achat immobilier.

(E) Et bien voilà qui est intéressant ! Un dernier petit conseil ?
(M) Oui certainement. Dans les 2-3 dernières années avant leur projet immobilier, ils pourront consacrer une partie de leur capacité d’épargne à une assurance-vie long terme. De quoi s’agit-il ?
Et bien il s’agit d’une épargne fiscale à laquelle toute personne bénéficiant d’un revenu professionnel peut participer. Cette épargne, appelée épargne long terme, offre une réduction d’impôt de 30% sur les primes versées tout en permettant de se constituer un capital.
(E) Mais n’est-ce pas une épargne pour la pension ?
(M) En effet, une des deux utilisations de cette solution est la constitution d’un capital pour la pension. Un autre avantage de cette ‘épargne long terme’ est de se constituer un capital grâce aux versements de primes et d’utiliser ce capital, cette réserve, pour payer la prime d’assurance vie, appelée assurance solde restant dû, au moment de l’ouverture du crédit. Ainsi, l’assurance vie liée au futur crédit aura déjà mise en place avec des avantages fiscaux.
(E) Merci Catherine & Michel pour toutes ces précisions. On se retrouve le mois prochain avec un nouveau sujet. Pouvez-vous déjà nous dire de quoi nous parlerons ?
(C) On parle beaucoup de ces jours-ci du retour d’une forte inflation. Nous vous proposons de voir ensemble quelles sont les conséquences de cette situation sur le portefeuille de tout un chacun, qu’il soit épargnant ou emprunteur ! Faut-il craindre cette inflation ? Voilà le sujet que nous développerons avec vous lors de notre prochaine rencontre.